Manuel Manzanares se vit remettre le rejon par Pablo pour sa cérémonie d'alternative avant de lui brinder ce toro de Carmen Lorenzo. Ce dernier laissa deviner beaucoup de qualités telles que la mobilité et la fixité du regard. Les deux premiers rejons posés au cuarteo soulignèrent sa volonté de toréer de face. Aux banderilles ses quiebros mêlés à quelques airs de haute école conquirent le public même s'il ne se laissa pas vraiment approcher jusqu'à la pose des banderilles courtes. Il tua d'un rejon et d'un coup de descabello, ce qui lui permit de couper une oreille.
Il brinda son second toro de Carmen Lorenzo à son père et son frère. Malgré beaucoup de volonté et d'excellents chevaux il commit quelques petites erreurs dues simplement à son manque d'expérience. Son cheval gris de banderilles possédant plus de métier releva le niveau mais un peu tard car le toro ne collaborait plus. Une mise à mort laborieuse le priva de tout trophée .
Pablo Hermoso de Mendoza reçut son exemplaire de San Matéo en l'enroulant beaucoup dès le départ afin de l'intéresser . Avec Silveti la faena s'envola littéralement. Ses poursuites au galop de côté, infinies, donnèrent la sensation que le cheval ne touchait plus le sol. La pose de trois courtes sur un petit cercle fut conclue par la position du téléphone, marquant ainsi l'entière domination du toro. Il tua d'un rejon et d'un coup de descabello. Une oreille.
Son second toro de San Mateo l'aida beaucoup moins, l'attendant beaucoup. Ceci ne facilita pas les choses à Saramago, ce cheval de salida nouveau venu dans sa cuadra, acheté au français Tony Martins il y a peu. Afin de pouvoir poser les banderilles il dû se résoudre à toréer dans un terrain très rapproché, effectuant même un tête à tête cheval/toro grâce à Icaro, ce sublime isabelle. Un pinchazo, une entière et salut aux tiers.
Jose Mari Manzanares invita son toro de Garcigrande d'une bien belle manière à la cape par véroniques plus profondes les unes que les autres, le tout relevé de deux chicuelinas envoûtantes. Il brinda ensuite cette faena à ses deux compagnons de cartel. Muleta en main il sembla déjà extrêmement à l'aise face à cet intéressant toro, noble et allègre. C'est ainsi que débuta une démonstration magistrale d'art. La muleta traînant au sol, il enchaîna dans des postures plus qu'élégantes quelques derechazos euphorisants, pour une faena courte mais intense. Un grand coup d'épée lui permit de couper deux oreilles.
Il recut son second du même fer à genoux avant de dérouler une fois encore un toreo de cape esthétique au possible. Ce toro poussa avec bravoure sous le fer par deux fois, avant d'être embarqué dans la cape de Morenito de Nîmes pour un bon quite par gaoneras. Il brinda ensuite à son père le grand Torero du même nom qui reçut d'ailleurs une formidable ovation. Il eut une nouvelle fois la chance de son côté avec cet excellent toro, toujours au galop et obéissant au leurre. Évidemment il n'en faut pas plus au maestro pour nous faire rêver. Tantôt calme et précis , tantôt embarqué dans un flot divin de passes inspirées d'un ballet flamenco des plus suaves. Une entière : deux oreilles et la queue.
Marie Barcelo
Nîmes
Feria de Pentecôte - 11 juin 2011 - 5ème de feria
9/10ème d'arène - Beau temps
4 toros de Carmen Lorenzo et San Mateo, et deux de Garcigrande.
Manuel Manzanares : Oreille / Applaudissements
Pablo Hermoso de Mendoza : Oreille / Ovation
Jose Maria Manzanares : Deux oreilles / Deux oreilles et queue
Reportage photographique : ElTico 
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